ADVENIR : le financement de la recharge non accessible au public est “la raison même du programme”
Les premiers dossiers de demandes de labellisation d’offres d’installation de bornes de recharge ont été instruits par le comité de pilotage du programme ADVENIR. La liste des offres éligibles sera rendue publique le 11 juillet. En attendant, on récapitule avec Marie Castelli, la Secrétaire générale de l’Avere-France, auprès de quelles cibles le programme doit être porté pour favoriser l’acquisition de véhicules électriques.
La première vague de labellisation des offres d’installation de bornes de recharge a été examinée hier par le comité de pilotage. Quelles sont les prochaines étapes pour le programme ADVENIR ?
Nous nous sommes en effet réunis avec EcoCO2, EDF, l’ADEME et le Ministère de l’environnement pour examiner les premières offres de labellisation que nous avons réceptionnées. Au 22 juin, nous avions reçu pas moins de 118 dossiers dont 105 ont été labellisés ce qui est très positif. C’est le signe que la filière est au rendez-vous et qu’elle relaiera les aides disponibles auprès de leurs clients.
Pour ceux qui n’ont pas eu le temps de déposer leurs demandes de labellisation, pas d’inquiétude à avoir : le comité de pilotage se réunit tous les deux mois et cela pendant toute la durée du programme.
Rappelez-nous les objectifs que s’est fixé le programme.
ADVENIR a pour objectif de financer d’ici l’été 2018 la fourniture et l’installation d’environ 12 000 points de recharge. Nous avons estimé pouvoir accompagner le résidentiel collectif sur l’équipement de 5 700 points de recharge individuels ou partagés. Une aide de 50% leur est destinée.
L’autre cible, c’est celle des entreprises et des établissements publics. Nous couvrons à hauteur de 40% l’acquisition de la borne et sa pose. Celle-ci peut desservir les véhicules électriques de leur propre flotte ou bien ceux de leurs clients, si la borne est installée sur leur parking accessible au public. Environ 6 300 points de recharge pourront bénéficier du programme, dont la majeure partie sera non accessible au public.
Ces objectifs pourront-ils être atteints ?
Il faut effectivement apporter une nuance. L’évaluation a été faite sur la capacité maximale de financement d’ADVENIR, soit de 15,6 millions d’euros HT. Nous n’avons à ce jour qu’un seul obligé, EDF, qui s’est engagé à financer 9,75 millions d’euros, ce qui fait qu’à ce stade, nous sommes en capacité de financer 60% de nos objectifs seulement.
Nous sommes cependant très satisfaits de la démarche. Le programme aide pour la première fois à l’installation de bornes dans les entreprises et l’habitat collectif, qui n’étaient pas concernées par exemple par le dispositif ADEME sur la recharge publique.
Il s’agit donc bien là avant tout d’un programme de financement de la recharge non accessible au public?
Sans hésitation, c’est la raison même du programme. Nous sommes partis du constat que les utilisateurs de véhicules électriques se rechargent à 95% du temps à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Lorsqu’on habite dans un immeuble, c’est tout de suite plus difficile. Le financement supplémentaire accordé à l’installation d’une borne de recharge, en plus du crédit d’impôt de 30%, nous a paru un bon moyen d’encourager les copropriétés et les bailleurs à adopter le véhicule électrique.
De la même manière, les entreprises pourront s’équiper à moindre frais d’une solution de recharge intelligente pour leur propre flotte, ce qui rendre plus économique l’acquisition de véhicules électriques chez les professionnels.
Nous aidons enfin sur l’installation de points de recharge sur des sites privés accessibles au public, mais en proportion des autres, cette cible est minoritaire et devrait concerner quelques 850 bornes offrant deux points de charge tout au plus.